Le projet de l’Indice de la société civile a été réalisé au Maroc selon une approche comparative et participative. Un Comité consultatif a accompagné l’équipe nationale de mise en oeuvre de l’indice tout au long du processus de son élaboration.
Le diamant qui se dégage des résultats des différentes enquêtes réalisées, dans le cadre de cette étude de l’ISC, offre une vision plus optimiste des différentes dimensions de la société civile en comparaison avec celui qui a été élaboré au début de l’étude sur la base des perceptions des membres du comité consultatif. Dans ce diamant des données recueillies sur le terrain, l’engagement citoyen reçoit un score de (43,1 %), suivi par la dimension organisationnelle avec (50,5%). Ces deux dimensions sont relativement les moins bien « performantes ». En contraste, la dimension perception des impacts reçoit le score le plus élevé avec (61,8%), devançant la dimension pratique des valeurs avec (59,2%). L’environnement est légèrement moins bien classé que cette dernière avec (57%). Dans l’absolu et par rapport au score théorique maximum (100 %), ces performances demeurent modestes, mais elles doivent être mises dans une perspective comparative avec d’autres pays de situation similaire et leur évolution doit être appréciée dans le temps.
Principaux résultats de l’enquête population L’enquête de la population a dégagé des résultats ayant une portée globale, notamment sur les plans du niveau d’instruction, du revenu et de la situation des catégories sociales au sein de la société civile. L’enquête menée sur un échantillon de 1297 personnes montre que 41,5% de l’ensemble de la population est analphabète, 9,9% des répondants ont le niveau primaire (non achevé), soit 51,4% pour les deux catégories réunies. Ceux qui ont un niveau ou un diplôme universitaire représentent 9,4% (6% ayant un diplôme universitaire). Ainsi, dans l’ensemble le niveau d’instruction est faible à modeste et le niveau de l’analphabétisme est encore très élevé. Sur le plan des revenus mensuels, une grande proportion des ménages dispose de revenus très modestes (40 % ont moins de 3000 dirhams), alors qu’une partie très réduite de la population bénéficie de revenus relativement confortables (13,3% dépassent 5000 dhs). Par ailleurs, la grande partie des personnes interrogées se perçoit appartenir très largement aux catégories sociales inférieures ou pauvres. Ces données socio-économiques soulignent que l’implication de la société civile est probablement freinée ou contrariée par le niveau faible d’instruction et la modestie des revenus d’une partie importante de la population. La population enquêtée exprime un niveau relativement élevé de tolérance vis-à-vis des étrangers et les différences raciales et religieuses, mais beaucoup moins de tolérance vis-à-vis des comportements socialement « stigmatisés » déviants. La plus grande proportion du temps de la population est utilisée avec la famille et les amis. Le troisième usage du temps est consacré aux collègues au travail (32,9%), suivi par la fréquentation d’un lieu de culte (15,5%). 5,3% de la population passe quotidiennement du temps dans des activités sociales ou une organisation de bénévoles ou de services. Cet usage du temps vient après la famille et les amis ainsi que les collègues au travail.